
Klimt, les Katagami et la Sécession Viennoise
Le Japonisme, cette influence extraordinaire des arts japonais sur les artistes européens à la fin du 19ème siècle, a touché de nombreux domaines, de la peinture à la mode en passant par les arts décoratifs.
Parmi les figures majeures de cette période, Gustav Klimt, chef de file de la Sécession viennoise, a été profondément marqué par l'esthétique japonaise. Une source significative de cette influence, particulièrement dans le domaine du textile et des motifs, réside dans les katagami.

Les katagami sont des pochoirs japonais fabriqués à partir d'écorce de mûrier. Ils étaient utilisés pour imprimer des motifs sur des tissus de laine ou de soie.
Avec l'ouverture du Japon au commerce international dans la seconde moitié du 19ème siècle, après le traité de Kanagawa en 1854, ces objets, autrefois simples outils d'artisanat, ont afflué en Europe.
Des musées, comme le South Kensington Museum de Londres et le Museum für Kunst und Industrie de Vienne, ont acheté des centaines de ces katagami. Ces collections sont devenues une ressource inestimable, offrant des centaines de modèles aux artistes de la Sécession viennoise et des Wiener Werkstätte, considérés comme la base du design du 20ème siècle.

Avec l'ouverture du Japon au commerce international dans la seconde moitié du 19ème siècle, après le traité de Kanagawa en 1854, ces objets, autrefois simples outils d'artisanat, ont afflué en Europe.
Des musées, comme le South Kensington Museum de Londres et le Museum für Kunst und Industrie de Vienne, ont acheté des centaines de ces katagami. Ces collections sont devenues une ressource inestimable, offrant des centaines de modèles aux artistes de la Sécession viennoise et des Wiener Werkstätte, considérés comme la base du design du 20ème siècle.

Gustav Klimt, dont l'atelier abritait une collection extraordinaire d'objets japonais incluant kakemono, estampes, kimonos et même une armure de samouraï, était un passionné de cette culture. Il allait jusqu'à se vêtir de kimonos qu'il dessinait lui-même, même dans la Vienne conservatrice de l'époque. Cette immersion personnelle se reflète dans son art, où il a profondément intégré les principes du textile japonais.
L'influence des katagami et des textiles japonais est manifeste dans la manière dont Klimt traite les motifs et la composition. Les textiles japonais utilisent souvent des rosettes sur un fond organique ou schématisé, ou des mon (insignes héraldiques) sur un fond schématisé. Klimt a repris ces principes.
Dans des œuvres comme "Le Baiser", on retrouve des formes ovoïdes et des motifs rappelant les mon sur la femme, et des rectangles noirs sur l'homme. Ces motifs sont traités à plat, parallèlement au plan du tableau, une approche qui intègre la composition du textile japonais.

Dans des œuvres comme "Le Baiser", on retrouve des formes ovoïdes et des motifs rappelant les mon sur la femme, et des rectangles noirs sur l'homme. Ces motifs sont traités à plat, parallèlement au plan du tableau, une approche qui intègre la composition du textile japonais.

Dans des portraits comme celui d'Adele Bloch-Bauer ou dans une peinture intitulée "Femme japonaise à kimono à carreaux" (dont le titre même met l'accent sur le vêtement), le visage semble parfois disparaître ou être secondaire par rapport à l'omniprésence des motifs du vêtement et de l'arrière-plan.
Cette approche, où le vêtement et la décoration murale prennent le pas sur le personnage, s'inspire directement de la visualité des estampes japonaises et des textiles, où les motifs sont prioritaires.
Les fonds à trame verticale ou les corsages à carreaux que l'on voit dans ses œuvres sont directement liés à cette influence. L'idée de figures "absorbées" par le papier peint ou le tissu était une visualité qui n'aurait jamais existé sans la présence des arts du Japon.

Cette approche, où le vêtement et la décoration murale prennent le pas sur le personnage, s'inspire directement de la visualité des estampes japonaises et des textiles, où les motifs sont prioritaires.
Les fonds à trame verticale ou les corsages à carreaux que l'on voit dans ses œuvres sont directement liés à cette influence. L'idée de figures "absorbées" par le papier peint ou le tissu était une visualité qui n'aurait jamais existé sans la présence des arts du Japon.

En somme, les katagami ont servi de vecteur essentiel pour la diffusion des motifs et des principes de composition textile japonais auprès des artistes de la Sécession viennoise.
Gustav Klimt, par sa passion personnelle et son génie artistique, a su intégrer ces influences en profondeur, utilisant les motifs plats, les compositions basées sur les textiles et la relation particulière entre la figure et le fond pour forger son style unique, qui a marqué l'histoire de l'Art Nouveau et du design.
Pour les plus curieux sur le travail de Klimt, un très beau reportage sur Arte TV :
Gustav Klimt, par sa passion personnelle et son génie artistique, a su intégrer ces influences en profondeur, utilisant les motifs plats, les compositions basées sur les textiles et la relation particulière entre la figure et le fond pour forger son style unique, qui a marqué l'histoire de l'Art Nouveau et du design.
Pour les plus curieux sur le travail de Klimt, un très beau reportage sur Arte TV :