
Le musée Sérusier de Chateauneuf du Faou, Bretagne
Le Musée Sérusier : une immersion dans l’œuvre d’un couple d’artistes
Au cœur de Châteauneuf-du-Faou, le Musée Sérusier vous invite à découvrir l’univers unique de Paul et Marguerite Sérusier. Parcourez la collection permanente pour explorer l’évolution artistique de ce couple visionnaire qui a profondément marqué le symbolisme breton. À travers peintures, croquis et objets, plongez dans un art vibrant, coloré et imprégné de spiritualité.
Des expositions renouvelées et vivantes
Le musée propose un parcours vivant, mêlant expositions permanentes et temporaires. L’exposition en cours, « La collection révélée », offre un regard inédit sur l’ensemble des œuvres conservées. Les visiteurs peuvent ainsi redécouvrir la diversité et la richesse du répertoire des Sérusier, tout en se laissant surprendre par des événements et conférences tout au long de l’année.
Un musée ancré dans le territoire et un circuit patrimonial unique
Installé dans la ville même où les Sérusier ont vécu et créé, le musée valorise l’inspiration puisée dans les paysages bretons. Le circuit « Sur les pas des Sérusier » prolonge cette immersion : il guide les visiteurs à travers la ville et la nature environnante, proposant des points de vue sur la vallée, le canal, le château de Trévarez, et donnant accès à des décors peints uniques comme les fresques du baptistère.
Un patrimoine artistique et culturel à partager
Au-delà des œuvres, le musée offre une programmation culturelle dynamique : ateliers, visites guidées thématiques, rencontres et événements. Ce centre culturel vivant rend accessible à tous la découverte du symbolisme, tout en mettant à l’honneur la dimension humaine et engagée du couple Sérusier, entre tradition bretonne et modernité artistique.

Paul Sérusier occupe une place majeure dans l’histoire des Nabis, qu’il a contribué à fonder dès 1888. C’est sous l’influence directe de Paul Gauguin, lors d’un séjour à Pont-Aven, que Sérusier peint l’œuvre emblématique « Le Talisman » : ce petit paysage, réalisé « sous la dictée » du maître, devient le manifeste esthétique d’un groupe de jeunes artistes avides de renouvellement.
Au-delà de la rupture avec l’impressionnisme, Sérusier incarne le passage à une peinture subjective, symbolique et décorative. Il pousse ses camarades à s’éloigner du naturalisme, à simplifier formes et couleurs pour exprimer émotions, spiritualité et vérité intérieure.
Son rôle de mentor et de théoricien est central : il impulse une cohérence au mouvement et inspire Maurice Denis, qui formulera la célèbre idée que « le tableau, avant d’être un cheval de bataille ou une femme nue, est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées ».
Sérusier ne se contente pas d’initier : il transmet, enseigne, et œuvre à la diffusion des idées nabi à travers expositions, décors, revues et son engagement au sein de l’Académie Ranson. Son héritage reste indissociable de l’esthétique Nabi : couleurs pures, aplats, perspectives bouleversées, mais aussi quête de l’invisible et affirmation de la peinture comme langage de l’âme. Grâce à Sérusier, le Nabi devient un véritable « prophète » de la modernité.