Pont-Aven, cité des peintres et écrin breton

Nichée sur les rives de l’Aven, Pont-Aven séduit par son charme pittoresque, ses moulins et son port de plaisance. Berceau de l’École de Pont-Aven, la ville a inspiré Gauguin et de nombreux artistes, faisant d’elle une référence mondiale de l’art. Galeries, balades le long de la rivière et spécialités gourmandes rythment la visite de ce village breton, où l’histoire artistique et la beauté naturelle se rencontrent

Gauguin et le synthétsime

Cité des peintres

Cité des peintres, Pont-Aven est mondialement célèbre pour avoir accueilli Paul Gauguin et de nombreux artistes en quête de renouveau artistique à la fin du XIXe siècle.

Ce petit village breton devient alors le berceau de l’École de Pont-Aven, un mouvement majeur qui révolutionne l’art moderne en prônant le synthétisme : simplification des formes, couleurs vives en aplats, et rejet de la perspective traditionnelle.

Autour de Gauguin, Émile Bernard, Paul Sérusier et d’autres créent une nouvelle liberté picturale, inspirant les générations suivantes et marquant l’histoire de l’art

International

Artistes inspirés par Pont Aven

Les artistes les plus célèbres inspirés par Pont-Aven sont Paul Gauguin, Émile Bernard, Paul Sérusier, Charles Filiger, Maxime Maufra, Henry Moret, Ernest de Chamaillard et Louis Roy.

Avant eux, le peintre américain Henry Bacon fut le premier à découvrir Pont-Aven en 1864, suivi par Robert Wylie, qui contribua à populariser la ville auprès d’autres artistes américains.

Pont-Aven a également attiré une colonie internationale d’artistes venus de France, d’Angleterre, des pays nordiques et des États-Unis, notamment des impressionnistes, des Nabis et des peintres post-impressionnistes

Mouvement artistique

L'influence de Pont Aven

Synthétisme : Né autour de Paul Gauguin et Émile Bernard à Pont-Aven, ce courant prône des aplats de couleurs vives, la simplification des formes et la suppression des détails, rompant avec la tradition illusionniste.

Cloisonnisme : Développé par Louis Anquetin et adopté par les artistes de Pont-Aven, il consiste à séparer les zones de couleur par des contours marqués, rappelant les vitraux médiévaux ou les estampes japonaises.


Symbolisme : Le style de Pont-Aven, avec sa recherche de sens poétique et sacré, a contribué à l’essor du symbolisme dans la peinture de la fin du XIXe siècle.


Post-impressionnisme : Plusieurs artistes de Pont-Aven, comme Maxime Maufra, ont pratiqué un post-impressionnisme influencé par les recherches de Gauguin et ses pairs.


Les Nabis : Ce groupe d’avant-garde, dont Paul Sérusier fut un lien direct, a puisé son inspiration dans les innovations esthétiques de Pont-Aven, notamment dans l’utilisation de la couleur et des formes stylisées.


Pont-Aven a ainsi été un foyer d’expérimentation qui a marqué durablement l’histoire de l’art moderne.

Fondé à Pont Aven

Le mouvement Nabi

Pont-Aven a joué un rôle déterminant dans la naissance et l’évolution du mouvement Nabi. C’est lors d’un séjour à Pont-Aven en 1888 que Paul Sérusier, sous la direction de Paul Gauguin, réalise Le Talisman, une œuvre fondatrice qui marque une rupture avec la peinture académique et inspire la formation du groupe des Nabis à Paris.


Gauguin encourage Sérusier à utiliser des couleurs pures, à simplifier les formes et à privilégier l’expression personnelle, des principes qui deviennent centraux dans l’esthétique Nabi.

De retour à Paris, Sérusier partage cette nouvelle approche avec ses camarades de l’Académie Julian, dont Maurice Denis, Pierre Bonnard et Édouard Vuillard, posant ainsi les bases du groupe.


Pont-Aven a donc été le lieu de la révélation artistique et théorique à l’origine du mouvement Nabi : la ville et l’enseignement de Gauguin y ont permis aux Nabis d’affirmer leur quête de spiritualité, leur goût pour la couleur, la simplification décorative et le symbolisme, qui influenceront durablement l’art moderne

influence sur l'art moderne

L'école de Pont Aven

L’École de Pont-Aven est un mouvement pictural né à la fin du XIXe siècle dans le village breton de Pont-Aven.

Elle regroupe des artistes venus de toute l’Europe, dont Paul Gauguin, Émile Bernard, Paul Sérusier et Charles Filiger, qui cherchent à rompre avec l’académisme et à inventer de nouveaux langages artistiques.


Leur style, appelé synthétisme, se caractérise par la simplification des formes, l’utilisation de couleurs franches posées en aplats, l’abolition de la perspective traditionnelle et des contours marqués, souvent inspirés des estampes japonaises.

Le tableau n’est plus une simple imitation de la réalité mais devient une surface expressive, porteuse d’émotions et d’idées.


L’École de Pont-Aven a profondément influencé l’art moderne, préparant l’avènement de mouvements comme le symbolisme, le fauvisme, les Nabis et même l’abstraction

École de Pont Aven

Les thèmes de prédilection

Les artistes de l’École de Pont-Aven ont abordé plusieurs thèmes majeurs dans leurs œuvres :


Paysages bretons : Les paysages champêtres, les rives de l’Aven, la côte rocheuse et la nature bretonne sont des sujets centraux, souvent traités de façon stylisée et colorée.


Vie quotidienne et scènes rurales : Les habitants de la Bretagne, leurs coutumes, fêtes, pardons et costumes traditionnels sont fréquemment représentés, témoignant d’un intérêt pour la vie locale et son authenticité.


Spiritualité et religion : Les thèmes religieux et mystiques sont présents, avec des œuvres inspirées par la foi, les légendes et le symbolisme chrétien.


Quête de l’ailleurs et exotisme : Les artistes expriment leur fascination pour l’exotisme de la Bretagne, perçue comme une terre mystérieuse et inspirante, et explorent aussi l’influence du japonisme dans leurs compositions.


Simplification et symbolisme : Au-delà des sujets figuratifs, les artistes cherchent à exprimer des idées et des émotions à travers la simplification des formes, l’utilisation de couleurs franches et l’élaboration de compositions synthétiques et symboliques.

Ces thèmes reflètent à la fois l’attachement à la Bretagne et la volonté de renouveler le langage pictural de leur temps.

École de Pont Aven

L'influence des estampes japonaises

Les estampes japonaises, notamment celles de l’ukiyo-e, ont profondément influencé le style des artistes de Pont-Aven à la fin du XIXe siècle. Cette influence se manifeste principalement par :


La simplification des formes : Les artistes de Pont-Aven, comme Gauguin et Émile Bernard, ont adopté la tendance des estampes japonaises à styliser et épurer les formes, privilégiant l’essentiel au détriment du détail.


Les aplats de couleurs : Inspirés par la technique japonaise, ils utilisent de larges zones de couleurs franches et uniformes, sans modelé, qui donnent à leurs œuvres une force graphique nouvelle.


Les contours marqués (cloisonnisme) : Les artistes cernent les formes par des traits sombres, à la manière des gravures sur bois japonaises, créant un effet décoratif et synthétique devenu caractéristique de l’École de Pont-Aven.

La composition asymétrique et le cadrage original : Les estampes japonaises proposent souvent des compositions décentrées et des points de vue inhabituels, que les peintres de Pont-Aven intègrent pour dynamiser et moderniser leurs propres œuvres.

L’inspiration thématique : Outre la technique, certains motifs comme les paysages stylisés, les arbres, ou la représentation de la nature sont repris et adaptés par les artistes de Pont-Aven dans leurs tableaux.


Ainsi, l’art japonais a permis aux peintres de Pont-Aven de renouveler leur langage plastique, de s’affranchir des conventions académiques et de poser les bases de l’art moderne en Europe.

art moderne

l'influence de l'école de Pont Aven

Les artistes de Pont-Aven ont aboli plusieurs éléments fondamentaux de la peinture traditionnelle occidentale :


La perspective classique : Ils ont supprimé la profondeur réaliste et les effets de perspective pour privilégier des compositions plates, où les plans sont cloisonnés et juxtaposés sans illusion de volume.


Le modelé et les ombres : Les effets de lumière et d’ombre, utilisés pour donner du relief, sont abandonnés au profit d’aplats de couleurs vives et uniformes.


Le détail réaliste : Les artistes simplifient et stylisent les formes, éliminant les détails superflus pour aller à l’essentiel, influencés par le synthétisme et le cloisonnisme.


La représentation mimétique : Ils rejettent l’imitation fidèle de la réalité pour privilégier une vision subjective, symbolique ou décorative du sujet.


La priorité au sujet : Le tableau n’est plus seulement un récit ou une scène à illustrer : il devient une surface plane où l’assemblage des couleurs et des formes prime sur l’anecdote, selon la célèbre formule de Maurice Denis.


Ces ruptures ont permis aux artistes de Pont-Aven d’ouvrir la voie à l’art moderne, en passant d’une esthétique de la représentation à une esthétique de l’imaginaire et de la synthèse formelle.
Le musée Gauguin du Pouldu retrace toute cette histoire de l'art en Bretagne.